2h30 pour une rencontre : C’est peu mais ce fut une riche expérience inespérée. Il y a quelques jours à Téhéran, j’ai eu la joie, avec un groupe du Pèlerin, d’assister à une rencontre avec Mgr Ramzi, évêque Chaldéen de la paroisse St Joseph. Un partage bien plus qu’utile car malgré les infos relayées par les médias occidentaux, il y a là bas des chrétiens, peu nombreux certes, mais qui vivent leur foi dans un pays islamique. Si en Iran les minorités sont « libres », cela n’empêche pas les difficultés dans un pays où tout est sous contrôle. La messe célébrée en la petite cathédrale où nos chants raisonnaient jusque dans la cour, a été un temps fort pour le groupe au cœur d’une culture trimillénaire. La seule en groupe car les autres l’ont été dans la chambre de l’hôtel pour éviter d’être remarqués.
« Une Eglise qui ne prie pas, qui ne contemple pas est un arbre sec » « L’Eglise qui n’évangélise pas est une mère stérile, un arbre sans fruit » « La force d’une Eglise ne dépend pas du nombre, mais du témoignage de ses fidèles » « Nous avons des églises ouvertes mais nous ne pouvons évangéliser » « On est en crise de foi en occident et non en crise de vocations » des phrases prononcées par Mgr Ramzi lors de notre entretien.
Cela n’a pas altéré les autres rencontres avec des religieux mollah Chiite avec une liberté de paroles et de questions. L’Iran est un pays qui souffre de son isolement international (ses voisins ne sont pas des tendres) et j’ai vu des jeunes qui aspirent à une vie moins surveillée ce que nous a confirmé un jeune religieux.
Si la source de notre foi est de l’autre côté de la frontière en Irak avec Abraham, nous avons rencontré un peuple ouvert et disponible…
Si vous allez à l’étranger, quels que soient les lieux de mémoire ou de culte visités, prenez le temps de dire ici ou là un Notre Père et si les rencontres le permettent comme nous l’avons fait, quelle que soit la langue prier Dieu. Cela donne du sens aux visites qui ne sont plus alors du tourisme sans âme… Merci de prier pour nos frères chrétiens en Orient qui témoignent de leur foi au Christ quand chez nous, nous sommes blasés…
Père Didier Henry