Selon une tradition orale, la plus ancienne église paroissiale de Moulhard était autrefois située à l’ouest du bourg au lieu-dit Lépinay, ferme isolée au bord de la voie romaine, appelée également chemin de César et de Henri IV.
L’église actuelle semble remonter aux XII et XIII siècles comme en témoignent les contreforts en grison de faible épaisseur et la baie axiale du chœur.
Construit en grison et silex, l’édifice est constitué d’un vaisseau unique que prolonge une abside semi-circulaire.
En avant-corps de la façade occidentale était autrefois édifié un porche dont il subsiste encore des vestiges.
Le premier étage du porche était à l’origine utilisé comme chambre à feu pour le vicaire et de salle de réunion pour le Conseil de fabrique.
Au XIX siècle, il servit de mairie dans laquelle le Conseil municipal se réunissait. Devenu inhabitable et dangereux, le Président du Conseil de fabrique décida sa démolition en 1897.
Le clocher porche actuel est constitué d’une grande arcature en plein cintre soutenue par des contreforts en grison, semblables à ceux de La Croix-du-Perche, et surmontée d’un clocher massif en ardoises percé d’abat-sons.
Les baies romanes qui éclairaient la nef ont fait place au XVIII siècle à de larges baies en plein cintre.
Sur la clef du cintre de la première fenêtre située au nord de l’édifice, on peut encore lire l’inscription 1713, date probable du remaniement des baies.
A la révolution, l’église fut totalement dépossédée de tous les objets d’art religieux qu’elle abritait.
L’église est depuis fort longtemps un haut-lieu de pèlerinages du perche-Gouet où l’on vient vénérer des saints guérisseurs. Parmi ces saints intercesseurs, Saint Marcou, invoqué autrefois contre les écrouelles, attire chaque année au 1er mai plusieurs centaines de fidèles.
Saint Marcou naquit à la fin du V siècle d’une famille noble de Bayeux. Parcourant le diocèse de Coutances pour y prêcher l’Évangile, il sauva beaucoup d’âmes par ses instructions et ses miracles. Il demande à Childebert 1er la terre de Nanteuil pour y construire un monastère qui attire beaucoup de compagnons.
Retiré dans le Cotentin, il mène une vie austère et meurt vers l’an 558. Invoqué contre les écrouelles (inflammation et abcès, les goitres et les humeurs), St-Marcou rassemble les foules surtout le 1er Mai.
Prière :