L’église Saint-Lubin, édifiée sur un terrain en déclivité, est un vaste édifice à constructions juxtaposées, témoignant de reprises et d’adjonctions jusqu’au XIX siècle, les plus anciennes se distinguant par la présence du grison, les plus récentes par la pierre calcaire et le silex.
Le sanctuaire fut cédé en 1077 par les moines Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou aux moines de l’abbaye Saint-Père de Chartres.
Construite au XI-XII siècle, la nef que prolonge une abside semi-circulaire, est la partie la plus ancienne de l’église, de style roman. Dans l’épaisseur des parois nord de la nef sont encore visibles les appareillages en grison qui témoignent des ouvertures primitives.
L’édifice fut considérablement agrandi au XV et XVI siècles par la construction d’un large transept, formé de deux chapelles, et d’un bas-côté sud formant un alignement de pignons accolés aux rampants ornés de motifs feuillagés et terminés de chimères.
La construction du bas-côté nord, tout juste commencée, ne fut pas terminée. On peut remarquer à l’extérieur, sur la paroi occidentale de la chapelle, le début d’une première travée (arc en pierre et arrachement de murs resté inachevé).
Sur le pignon du transept nord, la porte murée se devine à l’arc en tiers point et aux pinacles ornementés, caractéristiques de la fin XV siècle. Au centre, deux animaux présentent un blason. De chaque côté de la porte, des niches à dais abritaient autrefois des statues. Au-dessus, on peut encore remarquer un blason présenté par deux personnages barbus et surmonté probablement par Dieu le Père.
Selon la tradition locale, tout ou partie des agrandissements seraient dus aux libéralités de Florimont Robertet qui posséda la baronnie de Brou de 1509 jusqu’à sa mort en 1527, et c’est à cause de celle-ci que les travaux auraient été interrompus.
Occupé par les révolutionnaires, l’édifice devient en 1794 temple décadaire; il est finalement rendu au culte en 1802.
Incendiée par la foudre en 1813, la partie haute du clocher, qui était une flèche élancée, a été remplacée par l’édification d’une tour carrée en calcaire percée d’abat-sons. Sur la partie sud du clocher, une tourelle permet d’accéder aux cloches.
Dans la partie méridionale de la nef, une porte, aujourd’hui obturée et soulignée par un arc en anse de panier surmonté d’un pinacle, permettait d’accéder au cimetière qui entourait autrefois l’église.
L’édifice peut se prévaloir de conserver un mobilier d’une grande homogénéité, en chêne, dont la plupart des pièces ont été exécutées dans la deuxième moitié du XVIII siècle.